Il y a blottie dans mon cœur
une Cigale
Elle virevolte, danse et chante à tue-tête,
Elle fredonne
Transformons le monde chaque jour en Poésie,
Embrassons fougueusement nos Rêves,
Semons fantaisie, créativité et audace,
Et osons,
perdre le fil du temps.
Elle déploie ses ailes,
s’envole,
Libre.
Il y a logée dans ma tête
une Fourmi
Elle est rangée au garde-à-vous, droite et immobile,
Elle gueule
Soyez responsable, épargnant, rationnel, calculateur,
Pliez-vous aux commandements sacrés
appris par cœur
Travailler – Consommer – Capitaliser
Obéissez – À genoux – Les yeux clos
Sur ces mots
elle déploie un salut impeccable.
Vite,
ordonne-t-elle,
cavalons après le fil du temps.
Et la Cigale
de mon cœur
et la Fourmi
de ma tête
sans trêve
se querellent.
Tête dure sans martel en tête,
honteuse épicurienne,
dangereuse profiteuse du système,
accuse la Fourmi.
Bourreau des cœurs
à la solde du Système et des Touts-Puissants,
assassine de la Liberté, de l’Humanité, de la Planète,
réplique la Cigale.
C’est à qui stridulera
à décibel majeure,
C’est un casse-tête
pour le cœur
et un haut-le-cœur
pour la tête.
Et moi je les implore
S’il vous plaît,
ne pourriez-vous pas
vous quereller
Ailleurs ?
Les deux silhouettes se figent
soudain
les quatre yeux pivotent
vers ma mine écartelée
et de leurs gorges
retentit un rire sonore.
Mais voyons,
nous sommes déjà
Ailleurs
Dans le cœur
et dans la tête
de chacun.
– – –
– – – Lire la suite